Bonnot, V. & Krauth-Gruber, S. (2012-2015). Programme « Métamorphoses des sociétés. Inégalité – Inégalités » (ANR 11 INEG 002 02). Responsable : Delphine Martinot (LAPSCO, Université Blaise Pascal – Clermont-Ferrand). Partenaires : LPM, Université Paris Descartes (V. Bonnot & S. Krauth-Gruber), Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive, Université Blaise Pascal (M. Court, C. Darnon, M. Désert, D. Martinot & S. Redersdorff), Laboratoire de Psychologie Sociale, Université de Lausanne, Suisse (F. Butera & B. Dompnier). Montant LPM : 28 138 euros.
Pourquoi la meilleure réussite scolaire des filles ne se traduit-elle pas par une meilleure représentation des femmes dans les disciplines universitaires et les carrières socialement prestigieuses ?
L’objectif central est de participer à la compréhension d’un paradoxe contemporain sur les inégalités entre les hommes et les femmes. Alors que les filles réussissent mieux scolairement que les garçons depuis une trentaine d’années déjà, les femmes continuent d’être sous-représentées dans les disciplines universitaires et les carrières socialement prestigieuses.
Vers une meilleure compréhension des processus psychologiques et sociaux qui contribuent aux inégalités de genre
L’enjeu de ce programme de recherche est de permettre une meilleure compréhension des processus psychologiques et sociaux qui contribuent au maintien des femmes dans une position dominée comparativement à celles des hommes, en dépit des nombreuses améliorations de la condition des femmes dans la société française. Ainsi, nous examinons comment l’influence des stéréotypes et des idéologies légitimatrices s’articulent. Dans ce but, quatre objectifs principaux structurent nos études et constituent nos quatre axes de recherche. Dans l’axe de recherche 1, nous identifions les principaux stéréotypes de genre qui stigmatisent l’incompétence des filles et des garçons selon les domaines scolaires, pour montrer ensuite que ces stéréotypes créent leur propre réalité en conduisant les filles et les garçons à réussir moins bien lorsque ces stéréotypes d’incompétence s’appliquent. Dans l’axe de recherche 2, nous étudions comment les femmes finissent par internaliser leur infériorité et les stéréotypes la justifiant en examinant la façon dont les idéologies légitimatrices influencent leur compétence perçue, leurs souvenirs autobiographiques, et leur performance dans les domaines stéréotypés. Dans l’axe de recherche 3, notre objectif est de montrer que les inégalités entre les hommes et les femmes s’enracinent en partie dans la fonction de sélection des institutions éducatives. Dans le quatrième et dernier axe de recherche, l’objectif est de montrer que l’idéologie méritocratique, en tant qu’idéologie prototypique de la justification du système social, a des conséquences sur les jugements portés sur les femmes qui dénoncent le sexisme.
Recherches expérimentales et corrélationnelles sur les processus légitimateurs des inégalités de genre
Nos recherches sont constituées d’expériences menées soit sur le terrain, soit en laboratoire, afin d’établir des liens de cause à effet entre les facteurs étudiés, mais aussi d’études corrélationnelles, menées sur le terrain principalement, pour mettre en évidence des liens entre les facteurs étudiés. De nombreuses précautions éthiques sont prises et le consentement éclairé des participants à nos études, tout comme celui de leurs parents lorsqu’ils sont mineurs, est systématiquement requis. De plus, l’accord officiel de l’inspection académique pour entreprendre les études auprès d’élèves est toujours sollicité.
Le projet se décompose en quatre tâches correspondant aux quatre axes de recherche. La Tâche 1 est centrée sur la connaissance des stéréotypes de genre concernant les capacités scolaires et leurs conséquences. Elle comprend trois études corrélationnelles et trois recherches expérimentales. La Tâche 2 s’intéresse à l’internalisation des stéréotypes de genre en tant qu’outils de légitimation des inégalités de genre, et à la façon dont cette légitimation contraint le soi et les performances. Elle inclut une étude corrélationnelle et quatre recherches expérimentales. La Tâche 3 composée de trois études corrélationnelles et de quatre recherches expérimentales a pour objet les enjeux de sélection, d’éducation et la réussite des filles et des garçons dans le système éducatif. La Tâche 4, basée sur une étude corrélationnelle et quatre recherches expérimentales porte sur l’idéologie méritocratique et le jugement porté sur les femmes dénonçant le sexisme.
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