Lundi 21 octobre à 14h30 en salle du Conseil

Résumé : « Aujourd’hui, les multiples crises sociales, politiques et environnementales auxquelles nous faisons face nous rappellent que l’on vit au sein des structures qui englobent et façonnent nos vies individuelles et collectives. Depuis quelques années, les sciences sociales investissent de nouveau des objets sociaux de grande ampleur et la psychologie se penche sur la justification de l’ordre social. Le terme idéologie, malgré ses usages trop étendus, permet de travailler cette relation que l’on entretient avec l’ordre social.
Je commencerai par une présentation critique des principaux modèles d’idéologie de la Psychologie Sociale (e.g. System Justification Theory, Jost, 2019 ; SIMSA, Rubin et al., 2023) qui présentent le paradoxe de constituer des modèles qui travaillent sur la question de la justification idéologique de l’ordre social, tout en excluant à la fois l’idéologie et l’ordre social de leur conceptualisation. Par ailleurs, un débat central entre les deux théories consiste à une conceptualisation de la justification du système en terme de faux (e.g. fausse conscience, SJT) ou de vrai (e.g. « accuracy », SIMSA). En critiquant ce type de réductionnismes, je défendrai une approche alternative de l’idéologie qui se penche sur une relecture des travaux marxiens, ainsi que des approches psychosociales de l’étude du sens commun (e.g. Représentations Sociales).
Je proposerai que le terme idéologie renvoie aux systèmes de croyances qui nous relient à l’ordre social et qui permettent la (re)production de ce dernier (voir e.g. Jaeggi, 2009). Ainsi, la recherche psychosociale sur l’idéologie doit nécessairement porter sur le sens commun et la manière dont les individus se représentent leur relation à l’ordre social. Par ailleurs, en me basant sur Ricoeur (1997), je soutiendrai que l’étude de l’idéologie doit distinguer entre, d’un côté, le sens commun de reproduction et de l’autre côté, la « plus-value » psychosociale, qui consiste à interroger les motivations des individus et l’appropriation du sens commun déjà-là par les groupes dominants.
Cette proposition théorique s’appuiera sur des exemples empiriques et notamment sur une reconsidération critique de mes travaux sur le lien entre l’idéologie néolibérale et la santé mentale. »
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