Date : Lundi 28 novembre 2022 à 14h
Lieu : 5017

Résumé :
En février 2022, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié son 6e rapport d’évaluation, intitulé “Changement climatique : impacts, adaptation et vulnérabilité”. Au-delà des éléments inquiétants portant sur la description et l’anticipation des événements climatiques extrêmes à venir (vagues de chaleur, inondations, sécheresses etc.), ce rapport revient sur la vulnérabilité actuelle des individus face aux changements climatiques. Cette vulnérabilité n’est pas limitée à des caractéristiques “physiques” de l’environnement. En effet, le GIEC insiste sur les impacts psychologiques et potentiellement traumatogènes des enjeux climatiques : de plus en plus de personnes sont impactées par la prise de conscience des enjeux écologiques et sont confrontées à des souffrances psychologiques parfois intenses. De nouvelles terminologies sont ainsi apparues dans le domaine émotionnel pour caractériser ce qui semblait être des affects jusqu’alors inconnus ou tout du moins mal identifiés : « éco-anxiété », « solastalgie », « eco-grief » etc. Au-delà de constats empiriques, l’étude de ces réactions émotionnelles pose de nombreuses questions de recherche en psychologie et psychologie sociale en particulier. Les enjeux se situent à la fois au niveau théorique (comment situer ces états affectifs dans les modèles et théories actuelles des émotions ?), méthodologique (comment les mesurer et les différencier ?) et pour la prévention (les outils et modèles actuels sont-ils efficaces pour prendre en compte les émotions climatiques ?). Dans cette intervention, des recherches récentes et en cours visant à investiguer les contenus de ces « nouvelles émotions climatiques », à la fois dans une approche processuelle et psychométrique, seront présentées. De cette compréhension dépend en effet une meilleure prise en charge, tant au niveau individuel que politique et institutionnel.

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