TER L3
TSOC1A : La psychologie de l’action collective (Mme Virginie Bonnot)
Les changements sociaux peuvent être impulsés par le recours à l’action collective. En psychologie sociale, l’action collective est définie comme une action individuelle menée au nom d’un groupe, pour défendre et améliorer la situation de ce groupe dans la société. Ces actions peuvent être privées (e.g., signer une pétition) ou publiques (e.g., participer à une manifestation, faire un sit-in…), plus ou moins radicales, et menées par les membres de groupes concernés par l’injustice, et parfois par des alliés (i.e., membres d’un groupe avantagé). Les actions collectives étudiées dans le cadre de ce TERL pourront concerner des objectifs variés : la lutte pour les droits des femmes (féminisme), la lutte
contre le racisme, l’homophobie, la lutte contre l’injustice sociale (ex. les gilets jaunes), pour les droits des travailleurs et travailleuses (syndicalisme)… L’objectif de ce TER est d’étudier, en suivant toutes les étapes de la démarche scientifique (appropriation de la littérature, construction d’une problématique et hypothèses, élaboration du matériel, recueil et analyse des données), les conditions qui favorisent ou freinent l’engagement des individus dans l’action collective. La méthode expérimentale sera privilégiée. En dehors de l’appropriation de la littérature (principalement en langue anglaise), le travail s’effectue en petits groupes.
Mots-clefs : action collective, relations intergroupes, inégalités
TSOC2A : Exposition à la violence et quête de sens (Mme Yara Mahfud)
Des travaux ont montré que l’exposition à la violence politique pouvait générer, chez les personnes exposées, des comportements pro-sociaux (Taylor et al., 2018). D’autres études se sont intéressées à des situations où l’exposition à la violence provoque un sentiment de perte de sens, de contrôle. En retour, dans une volonté de retrouver du sens, du contrôle, les individus peuvent adopter des comportements violents, anti-sociaux à des fins politiques (Jasko, LaFree, & Kruglanski, 2016; Kruglanski et al, 2014). Ainsi, la violence serait un moyen de restaurer un sentiment de contrôle, de justice, d’honneur et de dignité (Kruglanski & Orehek, 2011, Weber et al., 2017). Dans la littérature, ce processus renvoie à la quête de sens (Kruglanski et al., 2014). Dans ce TER, nous nous intéresserons à l’usage de la violence pour atteindre des buts politiques chez les individus en quête de sens, en tentant notamment de comprendre le rôle joué par la perception de menace provenant du groupe majoritaire ou de groupes minoritaires désavantagés.
Bibliographie :
Adam-Troian, J., Çelebi, E., & Mahfud, Y., (2020). Return of the Repressed: Exposure to Police Violence increases Protest and Self-Sacrifice intentions for the Yellow Vests. Group Processes and Intergroup Relations.
Jasko, K., LaFree, G., & Kruglanski, A. (2017). Quest for significance and violent extremism: The case of domestic radicalization. Political Psychology, 38, 815–831. doi:10.1111/pops.12376
Kruglanski, A. W., Gelfand, M. J., Bélanger, J. J., Sheveland, A., Hetiarachchi, M., & Gunaratna, R. (2014). The psychology of radicalization and deradicalization: How significance quest impacts violent extremism. Political Psychology, 35, 69–93. doi:10.1111/pops.12163
TSOC3A : Influence des émotions et de l’incertitude sur la prise de décision (Mme Mélody Mailliez)
Plusieurs auteurs suggèrent que les émotions et l’incertitude sont de puissants facteurs capable de moduler les comportements (e.g., Fung et al., 2018) et les processus cognitifs (e.g., Walker et al., 2019) comme la prise de décision (e.g., Bollon & Bagneux, 2013). Les recherches menées dans le cadre de ce TER L devront concerner l’influence des émotions et de l’incertitude sur les processus cognitifs tels que la prise de décision et les comportements notamment les comportements pro-environnementaux. Plus particulièrement, il s’agira de mettre en oeuvre toutes les étapes de la démarche scientifique (revue de la littérature, rédaction d’une problématique, identification des hypothèses, pré-enregistrement, élaboration du matériel, recueil et analyse des données) de déterminer les mécanismes par lesquels s’exerce l’influence des émotions et de l’incertitude sur la prise de décision et les comportements des individus. La méthode expérimentale sera encouragée et le travail s’effectuera en petits groupes. La littérature scientifique est principalement en langue anglaise.
TSOC4A : Justification des inégalités de genre (Mme Catherine Verniers)
En dépit de progrès certains, les inégalités de genre persistent au détriment des femmes dans les sphères privée (e.g., répartition du travail domestique, violences sexuelles) et publique (e.g., sousreprésentation dans les instances décisionnaires, écarts de rémunération). Dans une perspective de psychologie sociale, ce TER a pour objet l’étude d’un déterminant important du maintien de ces inégalités : la motivation à la justification du statu quo. En particulier, il s’agira d’étudier les croyances (stéréotypes, méritocratie, idéologie du libre choix, etc.) mobilisées par les individus pour justifier les hiérarchies sociales de genre. Les étudiant·e·s devront construire une problématique à partir d’une revue de littérature, élaborer un protocole expérimental, réaliser le recueil et l’analyse des données, en interpréter et en discuter les résultats au regard de la littérature.
Mots-clefs : inégalités de genre, justification du système, idéologies.
TSOC5A : Évaluation sociale et comparaisons interpersonnelles (M. Christophe Blaison)
Difficile de s’en empêcher : nous jaugeons en permanence notre propre valeur et celle des autres. Pour ce faire l’on compare les qualités socialement désirables de la personne jugée (ex., intelligence, beauté, popularité, statut social) à celles possédées par les autres. Par exemple, plus le niveau de popularité d’une personne est élevé et plus ce niveau est rare dans un contexte donné (ex., la fac), plus la personne apparaît désirable. La valeur que l’on accorde aux autres n’est donc pas fixe, mais dépend du contexte social. Ces principes ont été modélisés mathématiquement par la théorie appelée range/frequency theory (Parducci, 1965). Nous utiliserons cette théorie pour faire des prédictions précises à propos de la manière dont des participants vont évaluer une cible en fonction du contexte social et nous testerons ces prédictions expérimentalement.
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